Horizons colorés de récupération

Le soleil tape dur.

Un putain d'enfer brûlant qui crâme tout ce qui lui passe sous la main ; c'est à dire tout, puisqu'il est largement au-dessus de nos têtes. Déplaçant son poids sur sa jambe valide, Lachlan s'appuie sur le premier rocher rencontré depuis qu'ils étaient entrés dans les dunes. Une vraie saloperie ça aussi, le sable ça glisse et ça s'infiltre partout. Un vrai cancer. La main en visière devant ses yeux pour les protéger, son regard traine jusqu'à la silhouette élancée du mirador. La voix enjouée d'Evie le distrait de ses amères réflexions, il acquiesce pensivement. « Ouais, c'est pas loin, ça devrait le faire. » Ça doit le faire.

Lui rendant son sourire par habitude plus que par sincérité, son esprit s'attarde sur leurs réserves qui s'épuisent.

On verra demain.


Petit à petit, l'enceinte de la ville a commencé à sortir paresseusement de terre. Ça et là, des caravanes ou bungalows faits de bric et de broc sont rassemblés en un chaos respectablement ordonné. Les couleurs vives des structures environnantes avaient un rien de fantastique pour qui s'est mangé plusieurs semaines de sable et de désert de roche. Laissant échapper un long souffle en pensant aux kilomètres qui leurs reste à faire, Lachlan attrape tout de même le regard de la jeune femme à ses côté. D'un signe de tête, il désigne la ZAD. « Pas si mal hein ? Surtout quand ça commence à tirer sérieusement dans les jambes. » Evie s'approche et l'étreint par la taille. « On a fait bien pire, et ça a l'air bien... pfff, qu'est-ce qu'il fait chaud... » murmure-t-elle.

Un grognement amusé lui répond. « T'es collée à moi. Tu sens pas la contradiction ? »

Un rien moqueuse, elle fait mine de se détacher. « Tu veux que j'arrête ? »

« Certainement pas. » Marmonne-t-il en la rattrapant.

Le silence déploie ses mornes ailes de fournaise, les encourageant à repartir.

Lachlan soupire et dépose un baiser sur sa tête. « On y va ? Au fait, toujours mal au ventre ? »

La petite menteuse secoue la tête en grimaçant. « Rien qui ne soit pas supportable. »

Soupir intérieur.

Chier... on est en vrac, l'est temps qu'on arrive.


Le dernier kilomètre a été traîné plus qu'il n'a été marché.

Complètement finie, Evie s'est assise sur un bloc de deux pneus à moitié avalés par le sable. Pas beaucoup plus fier, Lachlan s'est appuyé contre la carcasse -dévorée par la rouille - d'une vieille lada dont tout, jusqu'au bloc moteur, avait disparu. Devant eux le simulâcre de mur d'enceinte dresse les limites de la ville. Un panneau coloré invite les nouveaux arrivants à intégrer leur communauté.

Un échange de regard file entre eux.

Lachlan hausse les épaules, répondant silencieusement un "sait pas". La désagréable sensation de la transpiration adhérant à ses moindres mouvements le fait grimacer. Un coup d'œil au "mur". Ouais, doivent savoir qu'on est là...

Prenant une longue inspiration, l'homme met ses mains en porte-voix. « Hé la ZAD, c'est Lachlan, j'ai parlé avec votre... » Les échos de sa voix meurent paresseusement.

Votre quoi ?

Il secoue légèrement la tête. « ... avec Teresa. Elle a dit... que c'était ok pour nous faire entrer ! »

Plus qu'à attendre, doivent bien surveiller c'qui y a autour.

Ses pupilles un brin trop actives passent de silhouette en silhouette alors que l’attente sous le soleil s’étend. La vue des armes la fait quitter son trône de pneus pour se rapprocher de son camarade, passant une main sur son bras, elle lui murmure.

“Tu es sûr de toi, hein ?”

L’attention de la jeune femme est détournée lorsque des bruits de pas s’approchant se font entendre. D’un regard exténué mais pas moins perçant, elle rend la politesse à leur hôte en la détaillant de haut en bas.

Un léger sourire sur les lèvres, elle acquiesce en entendant son nom. Sourire qui se crispe lorsque la brune la prend dans ses bras. Immobile, la mâchoire serré, une longue inspiration est prise avant qu’un regard en biais ne soit jeté au tatoué.

Exténuée par la fatigue, les diverses douleurs ici et là, la soif, la chaleur subie récemment et le sable dans ses chaussures, Evie rabat sa capuche sur sa tête avant de plonger ses mains dans ses poches en lâchant simplement.

“Maintenant qu’on est là… Allons-y.”

Papy bronzait tranquillement sur un coin d’un mirador. Il observait l’arrivée du couple et entendit le mec dire quelque chose. Bon, à son jeune âge, l’ouïe n’était plus ce qu’elle avait été.
Il chercha le moyen de com qu’on lui avait remit à son arrivée. Comment devait il faire pour joindre Teresa déjà. C’était compliqué. Il allait crier pour attirer l’attention de la demoiselle, quand il vit ce corps qui le faisait rêver se pointer.
Il se décida à descendre. Le temps d’arriver en bas, la cheffe avait déjà atteint le couple. Lachlan et Evie ? Inconnu au bataillon, sûrement des gens de l’extérieur. Le temps d’avancer jusqu’à elle, il leva la main ne s’appuyant pas sur la canne.

-Hello les jeunots, Bonjour belle Teresa. Rien de nouveau à construire ?

Bon, il n’avait rien d’originale à dire. Mais il pouvait observer le couple de plus prêt. La demoiselle aurait pût être à son goût, mais elle ne devait pas être célibataire. Tant pis, il passait juste dire bonjour après tout.

Répondant à mi-voix à Evie lorsque celle-ci pose sa main, un infime signe de tête entérine sous incertitude. « Sais pas... d'toute façon on a besoin d'aide... » L'arrivée de son interlocutrice à la radio - précédé du grincement des portes - révèle l'ampleur du dispositif en place, tandis que silhouette dévale la vigie, cane à la main.

Le reflet de plusieurs lames et la gueule noire de flingues les surveillaient. Au loin, le craquement des poulies en tension d'une baliste leur signale que les défenseurs prennent les choses particulièrement au sérieux.

L'étreinte entre les deux femmes arrache un demi-sourire à Lachlan. T'es toujours pas trop à l'aise avec les gens toi... Lorsque vient son tour, il rend son étreinte à la cheffe de ville ; un baiser atterrit sur la capuche relevée de sa compagne de voyage, rapidement suivit d'un bras passé autour de ses épaules. De quoi la rassurer.

Essuyant du dos de la main la sueur en passe de dévaler son front, Lachlan acquiesce à l'accueil de Teresa. « Merci Teresa, on est content d'être arrivés jusqu'à vous... et ouais c'est pas la forme. Le désert nous a un peu bouffé quand on est sorti du métro. J'peux pas dire qu'on était spécialement prêt à c'qui y avait dehors. » L'étreinte sur la jeune femme aux cheveux roses se resserre à peine, un clin d'œil se glisse sous la capuche. « Mais y a pas qu'des mauvais côtés... »

La silhouette en provenance du mirador s'était avancée d'un pas... extrêmement assuré pour quelqu'un avec une cane. Ne sachant pas s'il fallait tendre la main ou si c'était un coup à se la faire bouffer, Lachlan s'est contenté d'un demi-sourire et d'une main levée en miroir du vieil homme dans une forme phénoménale. « Salut, merci d'nous accueillir sans tirer à la baliste... ou nous truffer d'plombs. Moi c'est Lachlan. »

À mesure qu'ils avancent dans la colonie, quelques signes de tête ici et là aux gardes en place.

Un sifflement bas lui échappe en voyant la qualité des installations dissimulées derrières les murs. « Merde... vous êtes plutôt bien installés. » Soupir incrédule. « Evie et moi on vient juste de sortir... mais un gars nous disait que ça fait au moins un an que c'est comme ça, enfin si on en est à monter des murs et à préparer une milice, c'est que ça doit être sérieusement le foutoir dehors. »

Sa voix hésite à peine. « J'y pense... »

Lachlan prend le temps d'humecter ses lèvres parcheminées. « ... on a deux ou trois à échanger si vous avez quelqu'un qui peut jeter un œil à Evie, parce que c'est pas trop la forme... »

Visiblement la fille aux cheveux roses n'a pas kiffer l'accueil, du tout. renfrognée dans son pull, elle a l'ai presque forcée d'être ici.
L'homme lui est plus accueillant et avenant, quand il mentionne les installations Teresa regarde l'ensemble de la ville rapidement

1 an ouais... ça doit faire ça c'est vrai.. ça passe vite au final.. Et pour ce qui est de la milice, a vrai dire nous n'avons pas eu de soucis jusque la, mais dans les murs y'a des réfugiés... une ville voisine qui ne faisait qu'aider les nomades... un peu trop... Naifs.

Ils se sont fait attaquer par des pillards qui ont fait pas mal de victimes et brûler leur ville! Du coup nous se tient prêt a se défendre.

Quand le papy arrive, Teresa lui offre un doux sourire et une bise

Hey papy, toujours en forme ? je me disais qu'il faudrait installer des balistes aussi au nord pour couvrir la rive, tu vois on sait jamais si ils débarquent par le fleuve ? Qu'est que t'en pense ?

Et enfin le petit bout de fille aussi petite qu'elle qui vient l'étreindre, sa petite soeur, qui semble être dans un bon jour, toute eveillée, tout motivée Teresa lui caresse les cheveux et intervient

Lisa tu sais ils ont traverser une partie du désert, et sont pas habitués encore je pense qu'avant d'aller au dispensaire , ils se sentiraient mieux si ils pouvaient boire un peu d'eau et se laver avant d'aller te voir.. non parce que ...

Oui si les deux filles sentaient le propre, en ce qui concernent les deux arrivants, ca sentait plutôt le rat creuvé autant se l'avouer.

Tu sais le sable ca se fous partout ca gratte, ça irrite et

elle regarde la fille aux cheveux roses

ça rends irritable ! Qu'est que vous en dites vous deux ?

elle se rappelle de la proposition du deal et rajoute

D'abord le bain, le repas, les soins, une ou deux bonnes nuit de sommeil en sécurité tout ça c'est gratuit. pour le deal on verra plus tard, d'accord ?

La proximité du tatoué semble la détendre un brin, bien que ses yeux ne cessent d’étudier les alentours, encore et encore. A l’arrivée de Papy, la jeune femme lui adresse un bref hochement de tête accompagné d’un demi-sourire.

Lorsque la marche vers l’intérieur se lance tranquillement, l’une de ses mains quitte sa poche pour glisser autour de la taille de son voisin. Rapidement, son pouce et son index le pincent à travers le tissu. “Je suis juste fatiguée, tout va bien.”

L’apparition de la jeune Quesada arrache un haussement de sourcils surpris à la rousse camouflée, suivi d’un franc sourire. Secouant doucement la tête, sa seconde main vient réajuster la position de son sac à dos au moment où son attention se décale sur la grande soeur.

“Pour être honnête, c’est plus la familiarité qui me dérange. Le sable, ça reste gérable. Mais…”

Une grimace déforme son visage lorsqu’un éclair de douleur le traverse. S’humectant les lèvres, ses paupières se ferment une seconde le temps de retrouver le fil de ses pensées. 


“... Mais oui, ça ira sûrement mieux… après.”

Ses pupilles turquoises s’arrêtent sur chacun des visages, un peu plus longuement sur le plus jeune.

“C’est… gentil, de vous inquiéter autant pour nous, mais ça va. On est aptes à marcher tout seul. Je crois que nous n’étions simplement pas prêts. Pour tout ça.”

Sa main libre désigne les alentours avant de se ranger dans sa veste. Son regard - vague - se porte finalement sur les différentes silhouettes aperçues ici et là, plus pour se distraire qu’autre chose.

“Mais c’est quoi ce bordel…”

“Et merci de nous accueillir. Sincèrement.”

Papy rit légèrement aux propos de Teresa. Il allait falloir installer d’autres balises. Il n’en voyait pas l’utilité, mais bon. Il ferait comme ordonné le moment venu. Il répondit à Lachlan.

-Enchanté, vous pouvez m’appelez Papy. J’ai du avoir un nom, prénom avant, mais je ne m’en souvient pas vraiment. Et ne vous inquiétez pas, tirer sur deux personnes à la baliste, ce n’est pas utile. La baliste sert plus pour jouer aux quilles sur de nombreux adversaires, ou contre des véhicules.

Il regarde Térésa du coin de l’œil, comme si il pensait s’être trompé. Il décida donc à donner l’avis demandé.

-Enfin je pense. C’est vrai que pour couvrir l’arrivée de bateaux, cela pourrait être utile et permettre peut-être la création d’un port ou quelque chose du genre.

L’arrivée de Lisa lui évita de poursuivre. Il la salua. Il allait falloir aider l’homme ? Il avait l’air de bien se débrouiller seul. Puis il aurait préféré s’occuper de la dame, mais elle disait capable de se débrouiller seule.

-Sinon Lachlan, je vous propose mon épaule si vous le souhaitez vraiment. Mais si vous ne voulez pas, ne vous sentez pas obligé d’écouter notre médecin. Compétente, jeune, jolie, elle a un bon rôle qu’elle tient convenablement, même si parfois il semble lui manqué le côté blasé d’années de pratique…. Mais bon, c’est agréable d’être traité en être humain.

Quoi Papy qui se rappelait d’avant et des médecins qui le traitait à la chaîne sans vraiment avoir le temps… C’est un des avantages de la vieillesse. Mais bon, tout n’était pas mieux avant, cela s’est sûr.

Acquiesçant courtement de la tête, Lachlan adresse un regard de remerciement à leur guide. « Ouais, je crois qu'on dirait pas non à un break tous les deux. Et j'te remercie encore de votre générosité. On fera en sorte que ça reste pas sans réponse. » À la mention de "se laver" un sourcil se lève. « Sérieusement, y a autre chose que la mer... ? » Une main distraite passe sur son visage. « Merde, de quoi s'laver, celle-là je l'avais pas vu venir. »

Le temps que le vieil homme et Teresa discutent de l'extension des défenses, un tour d'horizon lui permet de détailler la petite communauté qui s'affaire à améliorer leurs conditions de vie.

Dès que Papy complète la demande de leur médecin en chef par son offre de soutien, Lachlan le remercie en soulevant deux doigts. « J'te remercie, mais la cheville ça va d'mieux en mieux, je sens presque plus rien. Et c'est aussi un plaisir de te rencontrer, au moins t'es pas en train d'essayer d'me bouffer. » Conclut-il en ironisant sur quelques rencontres dans les égoûts. Les jours précédents défilent, ses lèvres se pinces légèrement au souvenir des premières nuits. « Dans les égouts - ou l'métro - j'ai bien marché dans quelques flaques qu'avaient pas l'air extraordinaire, mais à part ça rien d'autre. »

L'intense bonne humeur de responsable des soins est communicative, le tatoué lui rend avec plaisir un sourire franc. « Moi c'est Lachlan et elle c'est Evie... » Complète-t-il en dépose un baiser sur la capuche du sweat qui couvre la tignasse rose. « ... on compte sur toi pour nous retaper bien sûr. » Ses yeux désignent exagérément Evie.

Détaillant la structure de la muraille, il demande distraitement à Teresa. « On a entendu parler d'cette histoire de communauté foutue, y avait un tas d'réfugiés qui nous ont croisés quand on est sorti d'sous terre. Pour c'que j'ai compris ils allaient au nord. » Croisant les yeux avec la jeune responsable de la ville, il fronce à peine les sourcils. « On nous a parlé d'un espèce de culte de roux qu'aurait fait ça... y en a beaucoup des groupes de cinglés comme ça dans le coin ? »

La jeune femme suit distraitement les échanges alors que le décor de leur nouvelle "maison" temporaire se déballe sous ses yeux. Intriguée, une multitude de questions lui viennent en tête, déclenchant quelques mimiques sur son visage, jusqu'à ce qu'une nouvelle voix semble s'intégrer à la discussion. 

Son attention se porte sur cette dernière, détaillant rapidement la personne de qui elle émane avant de lui sourire. 

"Salut et merci pour l'invitation !" 

Une main quitte le fond de sa poche pour le saluer avant de se poser sur la lanière de son sac à dos, alors que la visite reprend. 
D'un geste rapide, comme un réflexe, la bouteille d'eau est récupérée par Evie, qui la tend ensuite à son voisin.

D'un point de vue hygiène, vu les conditions extérieurs, le duo n'est pas si crade que ça, aillant visiblement profité de la proximité de la mer pour effectuer des ablutions rudimentaires. La mention de salle de bain la fait tout de même tiquer en lui arrachant un sourire en coin. Un bref hochement de tête enclenche les remerciements. 

"Merci, c'est gentil. Il faudra tout de même que tu nous dises comment on peut se rendre utiles assez rapidement. 
Il parait que rien n'est gratuit et j'aime moyennement l'idée d'être endettée." 

Profitant du conseil - ordre donné à Papy, elle se tourne vers son compagnon pour lui glisser quelques mots discrètement à l'oreille, terminant par un baiser sur la joue.

Papy avait donc suivit le groupe. Mais voila qu’il devait garder les douches… Il aurait préféré être le voyeur, mais bon, il empêcherait les gens de regarder et rester à disposition. Pas de problème.
S’appuyant sur un des murs les plus solides, papy sortit son couteau et commença à jouer avec.
Il observa les deux tourtereaux avant que quelqu’un rentre dans la salle de bain. C’était beau la jeunesse. Il continua a jouer avec sa lame, surveillant les alentours et restant à l’écoute des gens.